samedi 25 septembre 2010

Petite leçon d'architecture

Extraits « Voyages dans l’Amérique équinoxiale » - Alexandre de Humboldt

« Ce qui caractérise surtout les monuments de l’architecture péruvienne, c’est la forme des portes, qui avaient généralement 19 à 20 décimètres d’élévation. Les jambages de ces portes n’étaient pas parallèles, mais inclinés, sans doute pour que l’on pût employer des linteaux de pierre d’une moindre largeur. Les niches (hocos) pratiquées dans les murs, et servant d’armoires, imitent la forme de ces porto rastremate. Entre les hocos se trouvent des pierres cylindriques, à surface polie, qui saillent hors du mur, à cinq décimètre de longueur : les indigènes nous ont assuré qu’elles servaient à suspendre des armes où des vêtements. On observe en outre, dans les encoignures des murs, des traverses de porphyre d’une forme bizarre. M. de La Condamine croit qu’elles étaient destinées à lier les deux murs : j’incline plutôt à croire que les cordages des hamacs étaient attachés autour de ces traverses. [...] Les péruviens ont montré une habileté étonnante à tailler les pierres les plus dures. Je commençai à douter que les péruviens n'eussent connu d'autres outils que des haches de caillou; je soupçonnai que le frottement n'était pas le seul moyen qu'ils avaient employé pour aplanir les pierres ou pour leur donner une convexité régulière et uniforme: j'embrassai dès lors une opinion contraire aux idées généralement reçues, je supposai que les péruviens avaient eu des outils de cuivre, qui mêlé dans une certaine proportion à l'étain, acquiert une grande dureté. Cette supposition s'est trouvée justifiée par la découverte d'un ancien ciseau péruvien trouvé à Vilcabamba, près de Cusco, dans une mine d'argent travaillée du temps des incas ».


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