samedi 23 octobre 2010

Aller par les chemins

Mon regard est net comme un tournesol.
J’ai l’habitude d’aller par les chemins,
Jetant les yeux de droite à gauche,
Mais en arrière aussi de temps en temps…
Et ce que je vois à chaque instant
Est  ce que jamais auparavant je n’avais vu,
De quoi j’ai conscience parfaitement.
Je sais éprouver l’ébahissement
De l’enfant, qui dès sa naissance,
S’aviserait qu’il est né vraiment…
Je me sens né à chaque instant
A l’éternelle nouveauté du monde…

Je crois au monde comme à une pâquerette,
Parce que je le vois. Mais je ne pense pas à lui
Parce que penser c’est ne pas comprendre…
Le monde ne s’est pas fait pour que nous pensions à lui
(penser c’est avoir mal aux yeux)
Mais pour que nous le regardions avec un sentiment d’accord…

Moi je n’ai pas de philosophie : j’ai des sens…
Si je parle de la nature, ce n’est pas que je sache ce qu’elle est,
Mais parce que je l’aime, et je l’aime pour cette raison
Que celui qui aime ne sait jamais ce qu’il aime,
Ni ne sait pourquoi il aime, ni ce que c’est qu’aimer…

Aimer c’est l’innocence éternelle
Et l’unique innocence est de ne pas penser.

-          Fernando Pessoa – « Le gardeur de troupeau »



Dans mon assiette quel mélange de nature !

Dans mon assiette quel mélange de nature !
Mes sœurs les plantes,
Les compagnes des sources, les saintes
Que personne ne prie…

On les coupe et les voici sur votre table
Et dans les hôtels les clients au verbe haut
Qui arrivent avec des courroies et des plaides
Demandent « de la salade », négligemment…,
Sans penser qu’ils exigent de la Terre Mère
Sa fraîcheur et ses prémices,
Les premières paroles vertes qu’elle profère, les premières choses vives et irisées
Que vit Noé
Lorsque les eaux baissèrent et que la cime des monts
Surgit verte et détrempée
Et que dans l’air où apparut la colombe
S’inscrivit l’arc en ciel en dégradé

-          Fernando Pessoa – « Le gardeur de troupeau »

Mettre en doute nos comportements

Dans les Andes, comme dans nos montagnes d’Europe, nous pouvons mesurer l’ampleur du recul des glaciers. L’urgence de changer nos comportements. J’ai trouvé dans les rayonnages de la bibliothèque municipale ce texte écrit dans les années 1970 par Gaston Rébuffat « la montagne est mon domaine » aux éditions Hoëbeke. Je vous en livre quelques extraits pour que vous puissiez apprécier à quel point nos préoccupations actuelles de protection des milieux naturels ont elles aussi une longue histoire.

«  En 1872, les Etats-Unis créaient le premier parc national, le parc de Yellowstone. […] Extraordinaires visionnaires que ces hommes du congrès qui prenaient cette courageuse décision ! Savait-ils déjà que, cent ans plus tard, 390 000 tonnes de fumées, de particules, de matières diverses, de gaz plus ou moins nocifs seraient libérées, chaque jour, dans l’atmosphère des grandes villes ? Savaient-ils déjà que, cent ans plus tard, dans la seule cuvette de Los Angeles, 2 500 000 voitures consommant journellement 36 millions de litres d’essence pollueraient l’air en y déversant, chaque jour, 1800 tonnes d’hydrocarbures ? Savaient-ils déjà qu’à l’aérodrome de Los Angeles, qui, du point de vue du trafic, n’arrive qu’en troisième position aux Etats-Unis, après New York et Chicago, la consommation de kérosène s’élèverait quotidiennement à 1 500 000 litres et que le décollage d’un quadriréacteur polluerait l’air tout autant que le passage de 10 000 automobiles ? Ils ne pouvaient pas savoir cela, c’est évident. Et pourtant, sans doute avaient-ils déjà relevé les symptômes prémonitoires de la maladie actuelle de la planète et, dès lors compris l’urgence d’agir en créant un exemple : le premier parc national. »


Le premier parc national est créé en 1872, Gaston Rébuffat écrivait ces lignes dans les années 1970, en plein choc pétrolier… Et aujourd’hui, en 2010 ?

Un peu avant de partir nous apprendrons que dans les Andes on tente de peindre les montagnes en blanc pour ralentir la fonte des glaciers

... Durant notre voyage nous apprendrons qu'à Saint-Gervais des travaux gigantesques démarrent sur le glacier du Mont Blanc pour vider une poche d'eau d'au moins 65 000 m3 et qui menace la vallée http://www.tdg.ch/glacier-mont-blanc-poche-eau-menace-vallee-2010-08-25

Aujourd'hui... nous partageons la même terre et les mêmes galères... Nous n'aurons pas d'autres alternatives que celle de changer nos comportements...

Peuples de montagnes

600 millions de personnes (1/10éme de la population mondiale) vivent dans des zones montagneuses. Ces montagnes ne sont pas simplement l’environnement pittoresque de groupes ethniques à l’existence harmonieuse. Elles imposent le plus souvent aux hommes un combat sans relâche pour subsister.

Lors de notre trek dans la cordillère Villcanota, nous avons pu constater à quel point les conditions de vie en montagne sont fragiles. Mais aussi combien ces hommes et ces femmes savent être attentifs à leur environnement, désireux de le préserver et le protéger. A nous de respecter cette volonté quand nous visitons leurs terres… A nous de changer nos comportements pour préserver leur milieu naturel…

Nous vous laissons à la lecture de ce texte de Reinhold MESNNER extrait de « Hommes des montagnes du monde » aux éditions Glénat.

« Nos nations industrialisées ont couvert du chemin : leur économie est globalisée, elles fonctionnent en réseau, la protection sociale y est à peu près assurée… Nous dominons le monde et nos capitaux dominent les marchés. Nous donnons malgré tout l’impression de vivre continuellement dans la peur. Un état d’alerte après l’autre […]. Dans le même temps, une tragédie véritable est en train de se produire : la disparition des peuples des montagnes. Sans que nous mettions en doute nos comportements, sans que nous nous sentions concernés. […] Les peuples de montagne sont-ils condamnés à disparaître ? […] Si nous « civilisons » tous les hommes des montagnes du monde, ils deviendront comme nous, nos semblables. Mais alors, comment les générations futures pourront-elles comprendre ce qu’elles ont perdu dans la disparition des civilisations de montagne ? […] Si à la pauvreté matérielle correspondait une diaspora culturelle, nous pourrions, dans nos sociétés globalisées, nous passer de la culture des peuples de montagnes. Mais toutes ces « tribus » ont une telle expérience des méthodes de survie que leurs connaissances, la richesse de leurs sensations, leur frugalité et leur respect de la nature pourraient bien un jour, s’avérer indispensables pour nous. […] Les peuples de montagne ont le droit de conserver l’image ancestrale qu’ils ont d’eux-mêmes, les valeurs qui correspondent à leur mode de vie, et le droit à la terre sur laquelle ils vivent. Il leur faut des écoles fondées sur le système de valeurs de leur propre culture et non sur celui des sociétés industrielles. Ils doivent avoir la possibilité de décider eux-mêmes de leur isolement. Ils auraient alors peut être une chance de rester là où eux seuls sont capables de vivre. »


vendredi 22 octobre 2010

Holà, gardienne de troupeau !


Holà, gardeur de troupeaux,
Sur le bas-côté de la route, que te dit le vent qui passe ?


Qu’il est le vent, et qu’il passe,
Et qu’il est déjà passé
Et qu’il passera encore.
Et à toi, que te dit-il ?


Il me dit bien d’avantage.
De mainte autre chose il me parle,
De souvenirs et de regrets,
Et de choses qui jamais ne furent.

Tu n’as jamais ouï passer le vent.
Le vent ne parle que du vent.
Ce que tu lui as entendu dire était mensonge,
Et le mensonge se trouve en toi.

« Le gardeur de Troupeaux » - Fernando PESSOA

Montagnes sacrées

Les sommets de la cordillère sont les lieux du plus grand pélerinnage indien d’Amérique latine. Durant notre voyage, nos compagnons de route nous parlerons de nombreuses fois de cette fête.

Savant mélange de culture préhispanique et de catholicisme, ce « pèlerinage »  d’une dizaine de jours est une succession de rituels, offrandes, danses, fanfares, prières, jeux. Cette fête parvient à regrouper tous les groupes et toutes les cultures de l’histoire andine. Les pélerins viennent de tout le pays et même de Bolivie et d’Argentine pour se recueillir devant la pierre où apparaît l’image divine du Qoyllur Rit’i.

Plus de 10 000 pèlerins grimpent jusqu’à la limite des neiges éternelles. Un groupe de Queros part même en direction du sommet du mont Ausangate (6 362 m), à la recherche de l’Etoile des Neiges qui est enfermée dans ses entrailles. Au retour, ils chargent sur leurs épaules de grands blocs de glace pour arroser symboliquement leurs terres avec l’eau sacrée de l’Ausangate.

La cérémonie principale se déroule aux pieds du mont Ausangate, à 4 700 mètres d’altitude et à une température en dessous de 0°.

C’est précisément à cet endroit que nous camperons le troisième soir. Nous y rencontrerons Alicia, une jeune adolescente gardienne de troupeaux. Elle est très timide (ou intimidée), mais nous partagerons de nombreux sourires, quelques mots… mais aussi le maté, la soupe et quelques fruits. Aujourd’hui nous sommes encore émus de cette rencontre...




Une magie silencieuse

Pendant les jours à venir, nous ferons route entre 4000 et 5000 m d'altitude au milieu d'un paysage dégageant une magie silencieuse... Il nous faudra aussi affronter les nuits glaciales... Au petit matin, comme des lézards nous guetterons les premiers rayons de soleil...

Cordillère Vilcanota

En compagnie de Julian, Dimitri et Miguel, nous partons pour une semaine de trek dans la cordillère Vilcanota. Ce périple nous a été organisé par notre ami Koen, que nous remercions chaleureusement.


En ce milieu d'après midi, nous quittons Tinqui en compagnie d'une ribambelle de gamins riants, qui retournent chez eux après une journée de classe. Ils ont une grosse heure de marche pour rentrer chez eux.


Jonathan sera notre compagnon de route pour le reste de l'après midi. Il nous quittera un peu avant le coucher du soleil. Un petit garçon dont la sympathie me laissera un souvenir ému...

mercredi 20 octobre 2010

Le sourire pour rester innovants !

Elle était bien triste la manifestation d’hier dans ma ville. Pluie, grisaille, un cortège de manifestants pour beaucoup habillés en noir, mines crispées… Sans compter les fumigènes en tête de cortège qui accentuent la tristesse.

J’y étais… Mais voilà, le cœur n’y était pas. Un peu perdue dans tout ça… j’avoue… L’envie d’y trouver un tout petit peu de chaleur humaine, un tout petit peu d’espoir. L’envie d’y trouver des hommes et des femmes prêts à être innovants… prêts à participer et inventer les changements qui nous sont inévitables… Encore faudrait-il qu’on leur en donne les moyens, j’en conviens.

Oui j’avoue… J’ai été peinée d’y trouver beaucoup de lassitude, de rancœur parfois… Volontairement je n’ai pas défilé avec mes collègues… mais avec d’autres professions… Comme ça pour écouter d’autres inquiétudes que celles qui préoccupent la mienne.
Oui j’avoue… Je ne m’y retrouvais pas complètement dans cette manifestation… et pourtant la solidarité sociale, la cohésion sociale, l’innovation sociale, la démocratie participative, la ville de demain plus juste et plus solidaire… C’est mon métier et ça m’occupe beaucoup…
Oui j’avoue… Je m’y suis sentie plus spectatrice qu’actrice dans cette manifestation… Et j’avais hâte de retrouver mon équipe pour vite continuer à m’investir et me remettre à la tâche… Même si c’est dur, que les priorités sont partout, que les restrictions budgétaires sont là, que l’on ne sait pas toujours où on va, que l’on a du mal à voir l’éclaircie… Oui j’avoue pendant cette manifestation j’avais hâte de retourner au travail.

Je suis fonctionnaire territoriale. Mon métier je ne l’imagine pas autrement que de proximité, au service d’un territoire et de ses habitants. Je ne l’imagine pas autrement qu’engagé, motivé et innovant. Je ne l’imagine pas autrement qu’en ayant l’exigence de rendre un service de qualité, un service performant, un service équitable… Mon métier, je ne l’imagine pas autrement que constructif, collaboratif et durable.

Mon métier n’est pas une planque, mon métier n’est pas sécurisant non plus… Mon métier n’est pas facile. Je dois l’exercer avec mes convictions, aux côtés d’hommes et de femmes élus qui ont les leur. Je dois sans cesse m’adapter. Je dois être à l’écoute des maux de la société. Je dois trouver des solutions, des idées. Je dois savoir intervenir dans l’urgence, mais aussi inscrire notre action dans le long terme. Je ne dois pas m’épuiser non plus, car mon métier on me l’a confié pour un très long moment.

Mon métier j’ai parfois envie de l’abandonner… Mais en fait je ne sais pas quoi faire d’autre. Mon métier est un métier citoyen et j’en suis fière.

Alors voilà, même si les temps sont durs, même si la grisaille est là, j’ai envie de dire qu’il ne faudrait pas que l’on perde l’espoir et notre joie de vivre. Il ne faudrait pas que l’on perde le sourire… notre joie de vivre nous aidera à être innovants, créatifs, et nous en avons besoin plus que jamais !!! Ou plutôt, il y a certains de non concitoyens qui n’ont jamais eu autant besoin de notre conviction à pouvoir croire en l’avenir… Oui, en tant que fonctionnaire je crois que j’ai fini par admettre que je n’étais pas à plaindre. C’est peut être une erreur de ma part.

Alors gardons le sourire et guettons les éclaircies ! C’est le mois de l’économie sociale et solidaire, une économie qui veut placer l’homme et la planète au cœur de son projet.

CONTINUONS A NOUS INFORMER www.ressources-solidaires.org

ESSAYONS DE DEBATTRE www.agenda-ess.net

VOYONS SI NOUS NE POURRIONS PAS Y TRAVAILLER www.travaillerdansleconomiesociale.com Y RECRUTER www.recruterdansleconomiesociale.com OU S’Y FORMER www.seformerdansleconomiesociale.com

Très belle journée à tous les lecteurs !

dimanche 17 octobre 2010

Métropole Europe, par Yona Friedman

Avant de repartir vers nos aventures péruviennes, nous vous livrons une réflexion que nous trouvons intéressante sur la Métropole Europe... Lu dans le cadre d'une exposition passionnante à l'espace Fernet Branca de Saint Louis sur le thème "Utopies et Innovations"


Métropole Europe, par Yona Friedman

Métropole Europe est la plus grande « non-ville » du monde, un ensemble de grandes villes existantes, d’une population totale de quelque 40 millions d'habitants. Expliquons le concept. Quand on parle du Grand Paris ou du Grand Londres, par exemple, nous parlons de la ville et de sa banlieue, qui lui est reliée par un réseau express. Dans le cas de Paris, la banlieue la plus lointaine de son centre-ville est à deux heures de distance. Si nous définissons la banlieue comme la couronne de communes à deux heures de distance du centre, une question se pose aujourd’hui : est-ce que Londres est la banlieue de Paris, ou inversement ? Paris est-elle la banlieue de Bruxelles, ou celle de Lille ou de Cologne ? En effet, ces grandes villes sont mutuellement la banlieue l’une de l’autre, avec le TGV comme « métro » , à 250-300 km à l’heure. Métropole Europe n’est pas un projet utopique. Elle existe, son infrastructure est le TGV. Elle n’est pas une « mégalopole » mais un réseau de grandes villes indépendantes, de grandes villes qui existent.

Mais aujourd’hui, Métropole Europe n’est pas encore une réalité, malgré le fait qu’elle existe physiquement. Ce qui manque c’est une décision politique. Examinons la situation. Un métro urbain a deux caractéristiques importantes :
  • le prix des voyages doit être modéré
  • la fréquence des trains doit être élevée.
Pour que Métropole Europe existe, on devrait inventer une « carte orange européenne » dont le prix serait accessible. Ceci impliquerait une subvention gouvernementale. Quant à la fréquence possible des trains, disons toutes les dix minutes (ce qui est le cas par exemple au Japon Shinkansen). Cette fréquence et le nombre accru de voyageurs pourrait réduire, eux aussi, le coût des voyages. Cette subvention au TGV est la décision politique qui manque.

Quels seront les avantages de Métropole Europe ? Il y a d’abord les avantages socio-économiques : entre autre une restructuration du marché de l’emploi et une stimulation du commerce. Pour ce qui est de la restructuration du marché de l’emploi : le « travail virtuel » aujourd’hui peut être effectué, en grande partie, à domicile avec des rencontres face à face espacées, à un rythme d’une fois par semaine. Ce travail virtuel, qui représente une majorité de l’emploi possible ne demande pas aux travailleurs de suivre le siège de leur employeur et donc de déménager. Il n’implique que 4-10 déplacements par mois, par exemple. Ainsi, un employé à Paris peut travailler pour un employeur à Londres, à Bruxelles etc. A une petite échelle, une situation semblable existe déjà au Benelux ou en Suisse. Le même raisonnement est valable pour le commerce, depuis longtemps. Les gens ne s’approvisionnent pas nécessairement dans leur voisinage immédiat : la plupart des « grandes surfaces » se trouvent, par exemple, en périphérie. Quant à la vie culturelle, elle a depuis déjà longtemps dépassé les « quartiers ». Sports, spectacles, espaces naturels… sont déjà dans la Métropole Europe.

Cette proposition de Métropole Europe n’est pas un plan ni un projet. Elle est une invitation à la réflexion. Réflexion signifie débat, émergence d’idées nouvelles dans les domaines les plus divers : l’économie, l’éducation, l’architecture, l’industrie, les services mais aussi les administrations. Les conséquences possibles sont complexes à prévoir.

Merci d’avoir lu ces réflexions. Réfléchissez donc aussi à votre tour.

Yona Friedman
… au nom d’un comité de réflexion (à former).


PS : l’auteur de ce texte à 87 ans, donc - par la brièveté de son espoir de vie – est dépourvu d’ambitions personnelles. Mais - ainsi disaient les anciens – « le rôle des vieux c’est de réfléchir et de parler. Le rôle des jeunes est quant à lui plus réaliste : ils doivent former leur avenir »


Deux expositions intéressantes en ce moment sur la rive gauche du Rhin :

Utopies et Innovations, architectures transfrontalières http://www.museefernetbranca.fr/page000100cd.html

dimanche 10 octobre 2010

Le Thermos et le Grog


Promenons nous dans les bois

avec nos robes à pois


... pendant que les orgres n'y sont pas ...




"Bonjour bel ami...
vous avez un bien beau sourire"


AAAAaaaah UN OGRE ... !!!

Et slurp le Grog !


... C'était par un dimanche brumeux et fiévreux à courir les bois ... Un thermos de grog dans le sac à dos ...

jeudi 7 octobre 2010

Collecte de livres pour Haïti

Parceque le théâtre est une très belle école de la vie, parceque le théâtre est résistance, parceque le théâtre est engagement... Un petit coup de pub pour une initiative en faveur de Haïti.

Allez au théâtre et donnez un livre pour Haïti
Du 12 octobre 2010 au 12 janvier 2011

Des théâtres installent une cantine (ou malle) dans leur hall afin de favoriser la collecte de livres
Les premiers partenaires : Odéon, Théâtre de l'Europe - Théâtre de l'Espace - Comédie de Caen - Le Préau - La Colline - MC2 - Théâtre de Sartrouville - Théâtre 2 Gennevilliers - Panta Théâtre - Théâtre Ouvert - L'Hexagone - La Comédie de Reims - Bonlieu - Théâtre de la Manufacture - Théâtre du Nord - Maison de la Culture de Bourges - Théâtre de Cavaillon - Théâtre Gérard Philipe - La Comédie de Clermont - La Comédie-Française - Le Nouveau Théâtre de Besançon - Nanterre Amandiers - Théâtre de la bastille... voir la liste actualisée http://www.theatre-haiti.net/collecte-livre-haiti.html

En partenariat avec l'association Bibliothèques Sans Frontières qui prend en charge le tri des livres, le transport des containers jusqu'à Port-au-Prince, accompagne l'installation des bibliothèques et la formation de bibliothécaires.

Vous êtes un Théâtre ?! Installez une cantine (ou une malle) dans votre hall pour récolter les dons de livres des spectateurs. + découvrez comment devenir partenaire http://www.theatre-haiti.net/partenaire-livre-haiti.html
Vous souhaitez donner un livre (ou plusieurs) ?! Déposez vos livres dans le hall des théâtres partenaires cités dans la liste des lieux de collecte. Ou prenez contact avec votre théâtre le plus proche et faites-lui connaître ce projet.
Découvrez également sur le site de l'action Quel livre donner ?
Pour soutenir le projet, merci de bien vouloir transmettre ce message à vos contacts, cette initiative ne dispose bien sûr d'aucun budget de communication.

Bien amicalement
L'équipe de theatre-contemporain.net

mercredi 6 octobre 2010

Carte postale

Chers barents, chers abis, chers lecteurs,

Nous brenons énorbébent de blaisir à rebivre ce voyage et à le bartager avec vous. Bais l'acclibatation au retour est blus difficile que celle à l'altitude... Très enrhubés et fiévreux nous sobbes dans l'obligation de faire une betite bause avant de vous embarquer vers les sobbets de la Cordillère Vilcanotta !!!! Nous vous rebercions de votre fibélité de lecture et nous réjouissons de vous retrouver bientôt.

A débaut de vitabines vous bouvez nous laisser vos boeux de bon rétablissebent, encouragebents et billets doux dans la rubrique cobbentaires...

Hasta pronto!

Aji de Gallina

Alors, c’est vrai, vous aussi vous progressez en espagnol ?

Un pariente de la gallina moderna existia en el Peru en epocas Pre-colombinas. Conocodo con el nombre ‘hualpa’ en Quechua, se cocinaba con aji y era de tal importancia que une Inca llevaba su nombre : Atahualpa, ultimo de los Incas coronados, fue ejecuatado por los espanoles. Sin empbargo, el plato que ha llegado a nuestros dias en une ejemplo prefecto de la fusion de ingredientes espanoles y quechuas.

Ingredientes :
1 pollo (2 kg) equivalente a 3 pechugas completas ; 1 cebolla blanca picada ; 1 diente de ajo molido ; 7 cdas pasta de aji mirasol ; ½ pan de molde sin corteza ; 1 docena de aceitunas ; 2 tazas de caldo de pollo ; 1 ½ taza de leche evaporada ; 100 g de nueces picadas ; 125 g de queso parmesano ; ½ taza de aceite vegetal ; 6-8 papas amarillas (dependio del tamano) ; ¼ de taza de aceite de oliva ; 6 huevos duros ; sal, pimenta al gusto.

Preparacion :
En un caldo de pollo sancochar las pechugas y dejarlas enfriar en el. Desmenuzar el pan, remojarlo en la leche y pasar la mezcla por la licuadora. Freir als cebollas en aceite hasta dorar, agregar despues el ajo, el aji licuado y freir bien. Anadirle el pan remojado y licuado ; ajustar el punto de sal y pimenta.
Cocinar bien e ir aumentandole el caldo calente por cucharones, moviendo constantemente. Agregar caldo cada vez que el pan haya espesado. Anadirleel aceite de oliva, siempre removiendo.
Al final agregarle el pollo deshilachado, el queso parmesano rallado y las nueces picadas. Si espesa, anadirle un poco mas de caldo moviendo suavemente para no deshacer el pollo.
Hervir ahsta que aflore el aceite a la superficie. Servir bien caliente con papa amarilla y arroz, adornando con aceitunas y mitades de huevo duro.

S’il y a de la papaye au désert, tout le monde se sent bien !

Un guiso precolombino

Parmi les nombreux trésors découverts en Amérique, n’oublions pas la grande diversité de fruits et légumes. Pour n’en citer que quelques uns : pommes de terre, tomates, courges, petits pois, haricots, maïs, quinoa, piments, avocats… et nous ne vous parlons même pas des fruits ! Les civilisations précolombiennes avaient domestiqué bon nombre de plantes.

Nous ne résistons à l’envie de vous faire partager notre gourmandise. Voici donc la recette du « Locro de Camarones »… Et comme nous avons fait quelques progrès en espagnol, pour satisfaire vos papilles et oreilles voyageuses, nous vous la livrons en version originale (sans les accents toutefois) !

El locro es un guiso precolombino, cuya preparacion y presentacion no ha variado hasta el dia de hoy. Este plato es una evolucion del aun mas antiguo rokro pre-incaico, que se hacia tradicionalmente de papa o cualquier otro ingrediente como base.

Ingredientes :
¼ tza de aceite vegetal ; 1 cebolla roja chica picada ; 3 dientes de ajos molidos ; ½ cdta. de oregano seco ; 1 ½ kg de zapallo macre pelado y picado ; 3 papas blancas cartadas en cuartos (opcional) ; 1 ½ taza de cholco desgranado ; 1 taza de arverjitas frescas ; 4 cdas de mantequilla ; 4 docenas de colas de cameron limpias y peladas ; 2 tazas de caldo de pollo concentrado ; 100 g o ½ taza de queso fresco desmenuzado ; ½ taza de creme de leche ; pasta de aji amarillo ; sal y pimienta.

Preparacion :
Calentar el aceite en una olla grande de frondo grueso. Saltear a fuego medio la cebolla con al ajo, la pasta de aji amarillo, el oregano, la sal y pimenta hasta que se doren (unos 5 mn).
Agregar el zapallo, las arveritas, el choclo y las papas si es que las esta utilizando.
Anadir el caldo de pollo, tapar y dejar cocer a fuego lento unos 30 mn hasta que todos los ingredientes esten bien cocidos y el zapallo empiece a deshacerse. Si fuera necesario, agregar mas liquido.
Mientras tanto, en otra sarten, saltear las colas de cameron en mantequilla hasta que tomen un color rosado sazonandolas con sal, pimenta y un chorrito de jugo de limon al gusto.
Cuando todo este cocido agregar el queso fresco y la crema de leche. Anadir las colas de camaron saltedas reservando algunas para la decoracion.
Servir en una fuente y adornar con el queso fresco y las colitas de camaron. Salpicar el culantro picado.

Vous pouvez nous croire, la cuisine péruvienne vaut la peine de faire un petit effort de compréhension !

vendredi 1 octobre 2010

Macchu Picchu

Pablo Neruda – «  Chant Général »

                                                         Alors j’ai grimpé à l’échelle de la terre
Parmi l’atroce enchevêtrement des forêts perdues
Jusqu’à toi Macchu-Picchu.
Haute cité de la pierre scalaire,
Demeure enfin de celui que la terre
N’a point caché sous les tuniques endormies.
Et toi, comme deux lignes parallèles,
Le berceau de l’éclair et le berceau de l’homme
Se balançaient dans un vent plein d’épines.


Mère de pierre, écume des condors.
Haut récif de l’aurore humaine.
Pelle abandonnée dans le premier sable.

Ceci fut la demeure, il reste l’endroit :
Ici les larges grains du maïs s’élevèrent
Avant de redescendre comme une grêle rouge.

Ici le fil doré sortit de la vigogne
Pour vêtir les amours, les tumulus, les mères,
Le roi, les prières, les combattants.
Ici, pendant la nuit, les pieds de l’homme reposèrent
Près des pattes de l’aigle, dans les hauts repaires
Des carnassiers et, à l’aurore,
Ils foulèrent avec les pieds du tonnerre le brouillard raréfié,
Et touchant les terres et les pierres, ils arrivèrent
A les identifier dans la nuit ou la mort.

Je regarde les vêtements, les mains,
Le vestige de l’eau dans la faille sonore,
La paroi adoucie par le contact de ce visage
Qui regarde avec mes yeux les lampes de la terre
Et qui graissa avec mes mains les bois
Disparus :parce que tout, les habits, la peau, la vaisselle,
Les mots, le vin, le pain,
S’effaça, rentra dans la terre.

                                                         Et l’air passa avec ses doigts
De fleur d’oranger sur les endormis :
Mille années, des mois, des semaines d’air,
De vent bleu, d’âpre cordillère,
Qui furent comme de doux ouragans de pas
Lustrant la solitaire enceinte de pierre.