samedi 23 octobre 2010

Peuples de montagnes

600 millions de personnes (1/10éme de la population mondiale) vivent dans des zones montagneuses. Ces montagnes ne sont pas simplement l’environnement pittoresque de groupes ethniques à l’existence harmonieuse. Elles imposent le plus souvent aux hommes un combat sans relâche pour subsister.

Lors de notre trek dans la cordillère Villcanota, nous avons pu constater à quel point les conditions de vie en montagne sont fragiles. Mais aussi combien ces hommes et ces femmes savent être attentifs à leur environnement, désireux de le préserver et le protéger. A nous de respecter cette volonté quand nous visitons leurs terres… A nous de changer nos comportements pour préserver leur milieu naturel…

Nous vous laissons à la lecture de ce texte de Reinhold MESNNER extrait de « Hommes des montagnes du monde » aux éditions Glénat.

« Nos nations industrialisées ont couvert du chemin : leur économie est globalisée, elles fonctionnent en réseau, la protection sociale y est à peu près assurée… Nous dominons le monde et nos capitaux dominent les marchés. Nous donnons malgré tout l’impression de vivre continuellement dans la peur. Un état d’alerte après l’autre […]. Dans le même temps, une tragédie véritable est en train de se produire : la disparition des peuples des montagnes. Sans que nous mettions en doute nos comportements, sans que nous nous sentions concernés. […] Les peuples de montagne sont-ils condamnés à disparaître ? […] Si nous « civilisons » tous les hommes des montagnes du monde, ils deviendront comme nous, nos semblables. Mais alors, comment les générations futures pourront-elles comprendre ce qu’elles ont perdu dans la disparition des civilisations de montagne ? […] Si à la pauvreté matérielle correspondait une diaspora culturelle, nous pourrions, dans nos sociétés globalisées, nous passer de la culture des peuples de montagnes. Mais toutes ces « tribus » ont une telle expérience des méthodes de survie que leurs connaissances, la richesse de leurs sensations, leur frugalité et leur respect de la nature pourraient bien un jour, s’avérer indispensables pour nous. […] Les peuples de montagne ont le droit de conserver l’image ancestrale qu’ils ont d’eux-mêmes, les valeurs qui correspondent à leur mode de vie, et le droit à la terre sur laquelle ils vivent. Il leur faut des écoles fondées sur le système de valeurs de leur propre culture et non sur celui des sociétés industrielles. Ils doivent avoir la possibilité de décider eux-mêmes de leur isolement. Ils auraient alors peut être une chance de rester là où eux seuls sont capables de vivre. »


Aucun commentaire: