« Il nous faudra encore beaucoup de soleil pour agglomérer les mots mystérieux de nos vertiges. En attendant, garder courage et continuer à marcher dans l'obscurité sans succomber à la peur de ne plus trouver le sol sous nos pieds. Résister à la tentation de se rassurer. Résister à l'attraction de la satisfaction immobile. Ne pas lier sa vie à la crainte sous le prétexte que vivre exigerait une certaine proximité avec la pénombre. Au contraire. Risquer le risque de la chute pour transmuer tout malheur en joie […] Sans se résigner, s'entêter à ramasser la sciure qui tombe sur le plancher des âmes, la garder précieusement au creux de la main puisque ce n'est que de cette sciure que peuvent naître les mots phosphorescents, vers luisants au milieu de la nuit, pour recomposer une cohérence, une cohésion, un sens, un axe, une force, sa force, son être ».
Wajdi Mouhawad.
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